vendredi 10 mai 2019

La France est notre patrie Rithy Panh



Toute l'œuvre de 
Rithy Panh s'articule autour d'un long et douloureux travail de mémoire. Mieux que personne, l'auteur a saisi l'urgence de la situation. Il s'agit avant tout de sauver de l'oubli, des lambeaux d'histoires d'un pays détruit par quatre années de totalitarisme et d'obscurantisme politique. Un pays ravagé, meurtri dans son âme, et qui aura vu, sous le régime des Khmers rouges, la destruction de tout un patrimoine culturel. Chanteurs, cinéastes, ballet royal, ont été sous le régime de Pol Pot, littéralement décimés, anéantis, broyés par une idéologie communiste qui a voulu faire table rase du passé.
C'est bien pour pallier ce 
nomad's land culturel que Rithy Panh a pris l'initiative, en collaboration avec le cinéaste Ieu Pannakar, de créer en 2006, le centre Bophana, qui porte le nom de cette jeune Cambodgienne de 25 ans, emmenée dans le sinistre camp de la mort, S21, pour avoir écrit des lettres d'amour à son mari, Ly Sitha. Et morte, après des mois de tortures et d'interrogatoires, à Choeung Ek, exécutée dans les champs de la mort, comme des milliers d'autres victimes... 
Le centre Bophana est à la fois un lieu de mémoire et un centre de documentation historique, où sont collectées et sauvegardées, toutes les archives audiovisuelles du Cambodge. Incontestablement, la démarche de Rithy Panh permet au Cambodge d'assumer son passé, de saisir son histoire dans toute son horreur, afin de pouvoir mieux reconstruire son avenir et de retrouver toute sa dignité.




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Des archives, il en est justement question dans La France est notre patrie, étonnant patchwork d'images, puisées dans un vaste fond d'archives. Le documentaire, d'une forme atypique et sans commentaires, se construit de façon originale, comme un vieux film muet, avec cartons et intertitres, et raconte une histoire, celle de l'Indochine française. Rithy Panh se pose en archéologue de la mémoire en exhumant du passé des images d'un autre temps. C'est toute une époque révolue qui défile sous nos yeux. Le temps du colonialisme dans toute son effervescence.
Mais le documentaire est, à mon sens, loin d'être un réquisitoire contre le colonialisme, bien que certaines images, impitoyables, en reflètent parfaitement les dérives et les préjugés. Le terme de Protectorat est lui-même révélateur de la relation, forcément bancale, que la France a voulu établir avec l'Indochine. La France s'érige en mère protectrice et bienveillante. Une mère Patrie, qui, comme toutes les mères, refuse toute contestation de son autorité et donne naissance à de graves malentendus...





Bonus :

- Portrait de Rithy Panh en cinq parties : (France Culture - Flac - 5 x 29 mn)
Indochine : le poids des images, l’absence des mots : interview de Rithy Panh à propos de son film, La France est notre patrie.(France Inter - Flac - 13mn)
- Un dossier complet, extrait de la revue GEO HISTOIRE, sur l'Indochine : un siècle de présence française au Vietnam, au Laos et au Cambodge. (PDF- 120p)
-Entretien de Rithy Panh, figurant  dans le DVD, la France est notre patrie :  (22mn - MKV)





Kermite.

Lien : 

https://1fichier.com/?dn5bw6szh3xcsjaiha55

HDTV (1440x1080)

Bonus : https://1fichier.com/?n5woq3wmz352toq87xbo





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